Une clarification nécessaire
Les biocombustibles solides recouvrent plusieurs types de produits – granulés de bois, briquettes de bois, copeaux de bois, briquettes non ligneuses – et, depuis peu, on trouve sur les marchés internationaux de nouveaux produits de biomasse densifiée constitués de résidus traités thermiquement et compactés.
Il existe à l'heure actuelle différentes méthodes d'essai pour établir la qualité des biocombustibles solides, et diverses pratiques pour en caractériser les propriétés. Les fournisseurs présents sur les marchés internationaux doivent alors procéder à de multiples essais, faute de moyen de comparaison des résultats.
Pour répondre à la nécessité d'une clarification au niveau international, l'ISO travaille sur toute une série de Normes internationales visant à établir les spécifications et une classification des biocombustibles. Elles fourniront des critères précis et univoques, ainsi que des méthodes de caractérisation des propriétés des biocombustibles solides.
Eija Alakangas, chef de projet de cette série de normes, nous explique à quel point ces normes sont importantes pour le marché.
Quels seront les avantages de recourir à ces normes ?
En 2013, la consommation de granulés a atteint environ 24 millions de tonnes, dont près de 30 % à 35 % ont été négociés en vrac à l'échelle internationale. En Europe et aux États-Unis, des normes ont été établies pour les biocombustibles solides, en particulier pour les granulés, les briquettes et les copeaux de bois. Or, étant donné qu’il y a plusieurs méthodes d’essai différentes, si vous négociez vos biocombustibles solides à l'international, pour prouver la qualité de vos produits, il vous faudra procéder à différents essais. Dans la situation actuelle, les méthodes d’essai étant différentes, les résultats ne peuvent être comparés. En ayant recours à des Normes internationales établissant les spécifications et les classes applicables à ces combustibles (série ISO 17225), vous pourrez avoir, partout dans le monde, les mêmes méthodes d'échantillonnage et d'essai, la même classification qualité et les même résultats d’essai.
A qui s’adressent ces normes ?
Les normes s’adressent à tous les acteurs de la filière des biocombustibles solides, y compris les producteurs, les négociants, les utilisateurs finals, les autorités et les décideurs politiques. Elles serviront d’outils pour permettre des échanges commerciaux efficaces et une bonne compréhension entre vendeur et acheteur, ainsi que de moyen de communication avec les fabricants de matériel.
Quelles ont été les principales difficultés rencontrées dans le travail d’élaboration de ces normes ?
Le principal défi tient au manque d’homogénéité des combustibles biomasse, car leurs propriétés diffèrent en fonction de la matière première utilisée. Il y a aussi différents intérêts nationaux en jeu et différentes pratiques nationales de production. La série ISO 17225 établit les spécifications et les classes en fonction de l’origine et de la source de la matière première des biocombustibles : biomasse ligneuse, biomasse herbacée, biomasse fruitière, biomasse aquatique, assortiments et mélanges. Ensuite, pour chaque forme commercialisée, les granulés par exemple, il a fallu choisir les caractéristiques de qualité distinctives, mais l'origine et la source ainsi que la teneur en humidité et en cendres ont été spécifiées pour toutes les formes de biocombustibles commercialisées.
La série ISO 17225
Avec la série ISO 17225, l’ISO prépare une soixantaine de Normes internationales pour les biocombustibles solides – granulés de bois, briquettes de bois, copeaux de bois, granulés non ligneux, combustibles biomasse traités thermiquement et densifiés, etc. Elle comprend des normes applicables aux définitions et aux classifications, des normes pour les essais chimiques et mécaniques, ainsi qu’une norme relative à la méthodologie d'échantillonnage, qui est un élément indispensable pour la certification et divers systèmes de comptabilisation des crédits.
Faits et chiffres :
Évolution du marché mondial de l’énergie à l’horizon 2035 selon le scénario «Nouvelles politiques» de l’AIE
- La demande énergétique mondiale devrait augmenter d'un tiers de 2011 à 2035.
- La part des combustibles fossiles dans la production d'énergie devrait passer de 82 % à 76 % en 2035 et les sources d'énergie à faibles émissions de carbone compenser environ 40 % de la hausse de la demande d'énergie primaire.
- D’ici 2020, le Moyen-Orient pourrait devenir le deuxième plus grand consommateur de gaz, et le troisième plus grand consommateur de pétrole en 2030.
- La part des énergies de sources renouvelables dans la production totale d'électricité devrait passer de 20 % en 2011, à 31 % en 2035, et compter pour moitié dans la hausse de la production mondiale d'électricité.
- Le recours aux biocombustibles pourrait être multiplié par trois, passant de 1,3 millions de barils équivalent pétrole par jour (kbep/j) en 2011, à 4,1 kbep/j en 2035. Ils représenteraient alors 8 % de la demande de carburant du transport routier.
Source AIE